La baisse de motivation : d’autres mères en ont eue

« Parfois je me dis que j’ai envie d’arrêter, et le lendemain, je me surprends à avoir envie de continuer. J’ai compris que ce n’était pas tout ou rien. L’allaitement, c’est un équilibre à trouver, jour après jour. »

Camille, maman d’Alma (4 mois)

« Il y a eu un moment où je n’en pouvais plus des réflexions : “Tu comptes allaiter jusqu’à quand ?” J’ai failli tout arrêter par fierté. Et puis j’ai repensé à mon bébé, à notre lien. J’ai choisi de continuer, mais pour nous, pas pour prouver quoi que ce soit. »

Anita, maman de Soren (12 mois)

« J’ai eu une grosse baisse de motivation à la reprise du travail. Les tirages, les horaires, la fatigue… Je n’en pouvais plus. Une collègue m’a dit : “Chaque jour de plus, c’est une victoire.” Depuis, je le prends comme ça. Pas comme une obligation. »

Sarah, maman de Jade (8 mois)

Comment me motiver quand j’allaite ?

Pour garder la motivation, rappelez-vous pourquoi vous le faîtes et que oui, ça vaut le coup.

Se souvenir de ce que le lait maternel apporte à votre bébé
Ce n’est pas “juste du lait”. C’est un concentré de nutriments, d’anticorps, d’hormones, qui s’adapte aux besoins de votre enfant, tétée après tétée. Il protège contre les infections, soutient le développement du système immunitaire et favorise la croissance. C'est le meilleur des cocktails ! Et pour vous, maman, chaque tétée compte aussi : l’allaitement favorise la récupération post-accouchement, en aidant l’utérus à retrouver sa taille plus rapidement, et peut réduire le risque de certaines maladies comme les cancers du sein et de l’ovaire. Certaines études suggèrent aussi un sommeil de meilleure qualité chez les mères allaitantes.

Pour voir, en un coup d’œil, tous les bienfaits de l’allaitement pour le bébé comme pour la maman, vous pouvez consulter cette super page du site Les 1000 premiers jours.

L’OMS recommande un allaitement exclusif jusqu’à 6 mois, puis avec diversification jusqu’à 2 ans ou plus. Chaque jour d’allaitement compte, même quelques jours, quelques semaines, quelques mois. Il n’y a pas de “petit allaitement”.

Se faire plaisir pour nourrir aussi… sa motivation
Comme celles qui s’achètent une belle tenue pour se motiver à aller à la salle, on peut aussi se faire plaisir pour se donner un coup de boost côté allaitement. Tajine Banane, Nénés Paris, Jollymama,… : il existe plein de marques qui proposent des vêtements, snacks ou soins pensés pour vous et votre allaitement. Se faire un petit plaisir qui soutient votre choix, c’est aussi une façon de vous féliciter de ce que vous faites. Et pourquoi pas un bijou symbolique, comme ceux fabriqués à partir de votre propre lait (oui, oui, c'est possible) ? (Etsy regorge d’options par ici). Ou notre coup de cœur : la bague “boob” de la marque Bengla Begum, à la fois décalée, féminine et engagée.

Parce qu’allaiter, c’est aussi du mental. Et ça mérite des encouragements – même en forme de t-shirt, de cookie… ou de bague !

Et pour se motiver encore plus, voilà quelques chiffres incroyables qui méritent d’être connus et célébrés

Jusqu’à 500 calories brûlées par jour

rien qu’en produisant du lait. Soit l’équivalent d’environ 8 km à pied ou d’une séance de sport d’une heure. Oui, votre corps bosse dur, même quand vous êtes posée sur le canapé.

Environ 1 000 € économisés la première année

si vous allaitez exclusivement, sans lait en poudre.Une jolie somme pour investir dans ce qui compte vraiment (ou se faire plaisir,).

15 % de risque en moins de développer un cancer du sein

selon une étude parue en 2023, pour les femmes ayant allaité.

Et si j’ai quand même envie d’arrêter d’allaiter ?

C’est normal aussi. Il n’y a pas qu’un seul bon scénario, ni une seule bonne durée.

Si vous sentez que vous arrivez au bout de votre envie ou de votre énergie : parlez-en avec une professionnelle de santé formée à l’allaitement.

Un sevrage préparé, anticipé, accompagné, c’est plus doux pour vous, et pour votre bébé.

Et surtout, le lien que vous avez tissé avec votre bébé ne s’arrête pas avec la fin de l'allaitement. Il continue dans chaque regard, chaque portage, chaque câlin. Vous restez sa source de réconfort, avec ou sans tétée.

Le mot de Anna Roy, Sage-femme

« Oh comme je vous comprends ! L’allaitement demande tant d’énergie et de don de soi.
Comment se redonner un coup de boost ?
1° Se répéter (parce que c’est vrai) que vous êtes en train de faire un truc incroyable pour votre santé et celle de votre enfant
2° Offrez-vous un cadeau une fois par semaine (genre un vraiment beau qui vous fait plaisir)
3° Exigez une contrepartie de votre partenaire.
Et surtout mille bisous de courage ! »

FAQ

Les questions sont traitées par Emmanuelle Rey,
sage-femme spécialisée en allaitement.

Avoir un rythme de tétées toutes les 3-4h est idéal une fois l’allaitement bien en place. Mais en dessous de 6 tétées par jour, la production de lait risque de se tarir. On peut donc réduire le nombre de tétées en fonction, ou en en substituant au tire-lait pour garder assez de stimulation.

Non, votre production de lait va s’adapter si vous gardez un nombre de tétées suffisant ou si vous complétez avec des tirages. En pratique, c’est mieux d’attendre si possible 3 semaines à 1 mois pour que la lactation soit bien en place avant de donner du lait infantile à la place d’une ou plusieurs tétées.

Le bon moment, s’il y en a un, c’est celui où bébé et vous êtes prêts à sauter le pas. On peut se diriger vers un allaitement mixte ou un sevrage pour diverses raisons, mais il arrive que bébé refuse temporairement le biberon. C’est un cap à passer, pas toujours évident, alors c’est préférable pour vous 2 de le faire en douceur, en prévoyant 2 semaines ou plus pour le faire.

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