La baisse de lactation, d’autres mères l’ont vécue

“J’ai l’impression que je n’ai pas assez de lait, je n’y arrive pas... C’est clairement ces mots-là que je me suis dit à la maternité, j’avais beau stimuler ma poitrine pour tirer mon lait, des petites quantités sortaient et je me disais comment je vais faire avec mes deux bébés.”

Justine @kamarajustine,mère de Sia et Ebony (3 mois)

« J’ai vécu un vrai découragement : tirages infructueux, fatigue, bébé grognon… J’ai failli abandonner. Et puis une consultante m’a aidée à ajuster la position, à allaiter plus souvent. En quelques jours, mon bébé reprenait du poids. J’ai pleuré de soulagement. »

Claire, maman de Zoé (10 mois)

« À la reprise du travail, je tirais moins souvent et j’ai vu mon lait baisser. J’ai eu très peur d’être obligée d’arrêter. Une coach en lactation m’a parlé du power pumping, et ça a tout relancé en quelques jours. Aujourd’hui, je continue d’allaiter matin et soir, et c’est un vrai moment de douceur. »

Aïcha, maman d’Iris (3 mois)

Première étape : déterminer si c’est vraiment une baisse de lactation

Il est normal de douter, beaucoup de mères ont cette impression à un moment. Mais ce que vous ressentez ne reflète pas toujours une vraie baisse de lait.

Par exemple :

  • Des seins moins tendus ? C’est souvent signe que votre corps s’est adapté.
  • Un bébé qui tète souvent ou s’endort au sein ? C’est aussi normal, surtout les premières semaines.

En revanche, certains signes peuvent indiquer une vraie baisse de lactation :

  • Bébé ne prend pas assez de poids ou en perd
  • Moins de 6 couches bien mouillées par jour après les premiers jours
  • Bébé semble toujours en demande, pleure beaucoup après les tétées
  • Tétées très courtes (moins de 5 minutes), ou bébé s’endort avant d’avoir vraiment bu
  • Tétées très longues (supérieures à une quarantaine de minutes à chaque fois)
  • Bébé ne semble pas apaisé ou repu après la tétée

Quelles peuvent être les causes d’une baisse de lactation ?

Si la baisse est réelle et confirmée par une experte en lactation (voir plus bas), elle peut être liée à plusieurs choses, souvent ponctuelles et réversibles :

  • Tétées trop espacées ou rythme irrégulier
  • Bébé qui tète moins ou moins efficacement (position, succion)
  • Introduction précoce de compléments ou de biberons de lait infantile
  • Fatigue importante, stress, contrariété, reprise du travail

À qui parler de baisse de lactation ?

La première chose à faire : en parler à une personne formée à l’allaitement. Comme pour beaucoup de sujets de santé, il y a des généralistes… et des spécialistes.

Certains professionnels de santé peuvent tout à fait vous aider (sage-femme, puéricultrice, médecin), mais tous ne sont pas spécifiquement formés à l’allaitement.

Si vous sentez que vous avez besoin d’un vrai regard expert, ou que les réponses qu’on vous donne ne vous suffisent pas, orientez-vous directement vers une spécialiste de l’allaitement, comme :

  • Une consultante en lactation IBCLC (International Board Certified Lactation Consultant)
  • Une sage-femme ou puéricultrice formée à l’allaitement (ex. DU allaitement)
  • Certains professionnels en PMI, selon les régions

Comment trouver un.e référent.e spécialisé.e allaitement ?

Sur Doctolib, l’intitulé des formations est souvent indiqué : repérez les mentions comme « allaitement », « DU allaitement », « IBCLC », ou « accompagnement allaitement ».

Vous pouvez aussi chercher sur Google : « consultante IBCLC + [votre ville] » ou aller sur l'annuaire des Consultantes en lactation IBCLC de France.

Quelles sont les solutions complémentaires en cas de baisse de lactation ?

Ce qui peut aider, en complément de votre suivi avec une professionnelle formée à l’allaitement :

  • Stimuler davantage votre lactation : proposer le sein plus fréquemment, surtout si bébé ne réclame pas souvent.
  • Utiliser votre tire-lait entre les tétées pour envoyer un signal de demande de production de lait au corps.
  • Veiller à bien dormir, même quelques minutes à toute heure de la journée, et à bien vous hydrater et vous nourrir.
  • Éviter les compléments au biberon sans indication d’un professionnel de santé : donner un biberon de lait artificiel peut envoyer au corps un message de diminution de la fabrication de lait.

Et en cas de baisse persistante…

  • Le power pumping est une technique non médicamenteuse et temporaire, inspirée par une consultante IBCLC. Elle s’inspire du comportement naturel du bébé lors des « pics de croissance » ou cluster feeding, pendant lesquels la succion est très fréquente pour stimuler la lactation. C'est un protocole intensif de tirage du lait qui vise à booster la production en 48 à 72 h, en imitant un rythme de tétée fréquent et soutenu.
S’il y a une chose à retenir, c’est que vous n’êtes pas la première, ni la dernière à connaître une baisse de lactation. Et que dans la majorité des cas, une baisse de lactation se traverse et se surmonte.
Avec de bons conseils, un peu de temps, et parfois quelques ajustements simples, il est tout à fait possible de relancer la production. Promis !

Le mot de Anna Roy, Sage-femme

« Sans vouloir minimiser, cela arrive souvent et il y a toujours des solutions, promis, juré, craché ! Prenez conseil ou consultez. Mais ce que je voudrais vous dire ici et qui est très important à mes yeux c’est que CE N’EST JAMAIS DE VOTRE FAUTE !!! J’entends trop souvent « je suis nulle » « je ne sais même pas nourrir mon bébé » « c’est moi la responsable » etc etc … alors que dans l’immense majorité des cas, cela survient parce que l’accouchement ou le post partum a été trop dur ou que votre allaitement a été mal accompagné dans les premiers jours / premières semaines. »

FAQ

Les questions sont traitées par Emmanuelle Rey,
sage-femme spécialisée en allaitement.

Interpréter le comportement d’un bébé n’est pas toujours facile, même si on connaît les signes de faim. Des baisses de lait passagères existent mais réclamer beaucoup ou après une tétée peut aussi vouloir dire recherche de réconfort ou bien gêne digestive.

C’est le fait d’espacer les tétées qui peut faire baisser une lactation, ou d’en sauter une ou plusieurs en donnant un biberon de lait infantile à la place. Mais si vous tirez votre lait entre temps ou pour le donner à bébé alors il y aura stimulation donc production suffisante.

Bébé prend peut-être toute la quantité disponible ou bien l’utilisation du tire-lait est à ajuster. Prenez conseils et astuces pour organiser vos moments de tirage en choisissant un modèle et une taille de téterelles adaptés.

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