La douleur : d’autres femmes la vivent

“Au début c’était douloureux car bébé tétait mal. Grâce à une consultante en lactation et une position adaptée, plus de douleur et un bel allaitement de 2 ans !“

Sabrina @ sabrinadurand_,maman de Gloria (3ans) et Joseph (18 mois)

« Avant qu’on découvre 6 semaines après la naissance de mon fils que j’avais une hyperlactation, les tétées étaient si douloureuses que j’en pleurais quasi systématiquement. Je me demandais ce qui n’allait pas chez mon bébé ou moi, et je me disais tous les jours « un jour de plus, et j’arrête !»

Mona, maman de Darius (3 ans)

« J’ai eu une candidose mammaire qui me brûlait jusqu’à l’aisselle ! Personne n’avait mis de mot dessus avant qu’une consultante m’aide. Un simple traitement et la douleur s’est envolée. J’ai réalisé à quel point être bien entourée change tout. »

Chloé, maman de Maël (4 mois)

Première étape : trouver la cause de la douleur

La douleur peut malheureusement avoir de nombreuses origines différentes...

Voici les causes les plus fréquentes :

  • Une mauvaise prise du sein : bébé n’attrape pas bien le sein, ce qui provoque des frottements, des pincements, voire des crevasses. Ceci est la cause la plus fréquente.
  • Une position inconfortable (pour vous ou pour le bébé), qui complique la tétée.
  • Une succion peu efficace : bébé n'extrait pas le lait correctement, ce qui peut entraîner des tétées trop longues ou fatigantes.
  • Un engorgement : seins très tendus, douloureux, parfois avec une sensation de chaleur.
  • Une crevasse : petite lésion du mamelon au niveau du téton ou en bordure, souvent causée par une mauvaise prise du sein.
  • Un canal lactifère bouché : douleur localisée, parfois associée à une petite boule ou une zone rouge.
  • Une candidose mammaire (mycose du mamelon à Candida) : douleur irradiante plutôt, avec sensation de brûlure parfois... plus ou moins avec démangeaisons.
  • Une mastite : inflammation douloureuse du sein, à ne pas négliger (voir plus bas).
  • Un frein de langue ou de lèvre chez le bébé, qui gêne sa capacité à bien téter.
  • Un allaitement très irrégulier ou trop espacé, qui peut perturber la production et créer des tensions dans les seins

Comment en trouver la cause ?

Face à ces origines multiples, la première chose à faire : contacter un professionnel de santé formé à l’allaitement.

Un regard extérieur et compétent vous aidera à identifier la ou les causes de la douleur. Un professionnel de santé spécialisé en allaitement ou lactation humaine, pourra observer une tétée, vous guider sur la position, la succion, l’état du sein… et vous proposer des ajustements simples et efficaces.

Voici les professionnels de santé à qui vous pouvez faire appel :

Ce qui est super, c’est que l’Assurance Maternité prend en charge à 100% vos consultations dans les 12 premiers jours du post-partum ainsi que 2 séances post-natales les 6 à 8 premières semaines. Appelez-la dès les premières douleurs, sans attendre votre prochain rendez-vous. Elle sait que ces douleurs n’attendent pas. S’il y a besoin d’un avis supplémentaire ou que la douleur persiste, elle pourra vous orienter vers une collègue spécialisée ou vers une consultante en lactation IBCLC (International Board Certified Lactation Consultant).

L’allaitement étant un sujet complexe, certaines sage-femmes se sont formées pour accompagner encore mieux les jeunes mères allaitantes. Peut-être y en a-t-il une près de chez vous ?

C’est une professionnelle de santé spécialisée et certifiée à l’international dans l’accompagnement de l’allaitement maternel. Elles connaissent le sujet sur le bout des doigts. Cependant, leur accompagnement n’est pas pris en charge par la sécurité sociale et rarement remboursé par les mutuelles. Mais elles peuvent faire toute la différence sur le vécu de votre allaitement. Pour trouver la consultante la plus proche de chez vous, consultez l’annuaire.

C’est un service public dédié au suivi des femmes enceintes, des jeunes parents et des enfants jusqu’à 6 ans. Vous pouvez consulter gratuitement une sage-femme ou une puéricultrice formée, en centre ou parfois à domicile. Elles peuvent si besoin, vous réorienter vers une consultante spécialisée ou un groupe de soutien local. Pout trouver la PMI la plus proche de chez vous, entrez votre code postal dans cet annuaire des PMI.

Une urgence : la mastite

Une mastite est une inflammation du sein, souvent liée à un engorgement mal traité, ou à un canal bouché. Elle peut évoluer vers une infection et demande une prise en charge médicale dans les meilleurs délais.

Les signes qui doivent vous alerter :

  • Sein rouge, chaud, dur, douloureux
  • Fatigue intense, courbatures
  • Frissons ou fièvre (souvent > 38,5°C)
  • Douleur lancinante ou pulsatile
  • Sensation d’être « malade »

Dans ce cas, consultez rapidement votre médecin généraliste ou votre sage-femme. Un traitement est souvent nécessaire, à base d'antibiotiques si besoin, et plus il est pris tôt, plus il est efficace.

Le mot de Anna Roy, Sage-femme

« Je vous propose un repère simple qui marche presque à tous les coups. Si vous grimacez pendant les 30 premières secondes de la mise au sein mais qu’immédiatement après vous retrouvez le sourire, alors rien à redire ! Si la sensation douloureuse se poursuit et/ou qu’elle est très intense, cela nécessite une consultation avec quelqu’un de formé à l’allaitement évidemment. On a appris aux femmes depuis longtemps que c’est « normal » d’avoir mal pendant les règles, l’allaitement, … grrrr… c’est archi faux ! La douleur est toujours un signal auquel il faut prêter attention ! »

FAQ

Les questions sont traitées par Emmanuelle Rey,
sage-femme spécialisée en allaitement.

Des mamelons mal soignés peuvent vous conduire à arrêter l’allaitement pour cesser d’avoir mal. Mais on peut vous aider à passer le cap de la guérison par des crèmes et dispositifs locaux, en veillant à préserver la lactation.

Vous ressentez un genre de douleur qui revient, un peu comme une brûlure. L’effervescence d’un allaitement peut nous faire ressentir plein de sensations différentes, pas toujours agréables. Mais une douleur hors tétée comme une brûlure, qui revient, fait penser à une candidose mammaire : on traite alors la mère et le bébé en fonction.

Cela ressemble à un canal lactifère bouché, une sorte d’embouteillage lors du passage du lait dans le réseau. Vous pouvez appuyer dessus par petites pressions et masser pour faire passer ou diminuer cette boule ; faites-la examiner si elle persiste ou devient douloureuse.

Oui, c’est possible. Un frein de langue peut rendre le processus de succion plus difficile pour bébé, avec une mise en bouche du sein moins optimale. On peut l’aider avec de petits exercices, et plusieurs avis sont bienvenus.

Vous encourager à continuer de chercher comment vous soulager auprès de personnes compétentes en allaitement semble être un conseil adéquat si l’envie de continuer cette aventure prédomine sur les difficultés. L’allaitement est plus ou moins facile pour chacune de nous, et selon les moments, cela dépend de plein de facteurs.

La douleur n’est pas une fatalité ! Chaque situation est différente, mais dans la grande majorité des cas, il existe des solutions simples et efficaces. Si la douleur persiste, n’hésitez pas à consulter à nouveau, ou trouver un autre professionnel formé qui saura trouver les clefs avec vous. Bientôt, ces douleurs ne seront plus qu’un lointain souvenir !

Observons les signes d'une bonne tétée au sein avec Emmanuelle Rey, sage-femme

Pour aller plus loin