Douter : d’autres femmes le font

Marine @marinemomlife_,maman Giulia (8 mois)

Claire, maman de Sacha (9 mois)

Anaïs, maman de Lila (4 mois)

Rassurez-vous, c’est normal de douter de soi quand on allaite
Parce que l’allaitement, on le découvre souvent seule.
Il y a peu de transmission familiale ou collective : peu d’exemples autour de soi, peu de récits sincères, peu de femmes qu’on a vues allaiter “en vrai”.
À la place, on a en tête :
- Des images idéalisées (tout a l’air facile et génial)
- ou, à l’inverse, des témoignages très négatifs
- ou encore, des injonctions contradictoires, parfois relayées par des pros de santé eux-mêmes (allaiter à la demande et espacer les tétées, l'enfant s'endort naturellement au sein mais ne pas l'endormir au sein…)
Tout cela crée un écart immense entre ce qu’on imagine… et ce qu’on vit. Alors on doute. On se demande si on fait bien. Mais ce doute-là, il ne veut pas dire qu’on fait mal. Il veut juste dire qu’on fait au mieux, avec ce qu’on sait, et ce qu'on apprend au fur et à mesure.
Que faire en cas de doute ?
Il est important de pouvoir vérifier des éléments objectifs. Par exemple, si vous vous demandez si votre bébé boit assez, vous pouvez :
- Observer son état général
- Vérifier la prise de poids (auprès d’un pro de santé)
- Compter le nombre de couches mouillées
Jusqu’à 3-4 semaines, c’est souvent la sage-femme qui vous suit. Ensuite, le relais est généralement pris par le pédiatre ou le médecin traitant.


Quels professionnels de santé interroger quand on a des doutes sur l’allaitement ?
L’allaitement est un sujet spécifique : certains professionnels de santé y sont particulièrement formés, d’autres moins. N’hésitez pas à vous tourner vers :
- Une consultante en lactation IBCLC (International Board Certified Lactation Consultant)
- Une sage-femme ou puéricultrice formée à l’allaitement
- Un·e professionnel·le de PMI sensibilisé·e à ces questions
- Un médecin ou pédiatre à l’écoute, avec de l’expérience en allaitement
Et surtout, dites-vous qu’il n’y a aucune question bête.
Quand on est fatiguée, qu’on manque de confiance, qu’on entend tout et son contraire, on hésite parfois à poser une question de peur qu’elle paraisse “évidente” ou “inutile”.
Mais justement : oser poser ses questions, même les plus simples, c’est déjà prendre soin de soi et de son bébé. Les experts formés à l’allaitement sont là pour vous éclairer. Vous n’avez pas à tout savoir, ni à tout gérer seule. Tout n'est pas intuitif ou instinctif.
Est-ce que je peux interroger d’autres mères quand j’ai des doutes sur l’allaitement ?
Naturellement, c’est ce qu’on appelle la pair-aidance : le fait de recevoir du soutien de la part de personnes qui vivent ou ont vécu la même chose. Ce type d’entraide est de plus en plus reconnu pour ses bienfaits, notamment pendant la période post-partum.
Parce que savoir que vous êtes loin d'être la seule à vous poser mille questions, est réconfortant, vous pouvez :
- Rejoindre des associations comme la Leche League : il y a un forum, des permanences, du soutien par des bénévoles formées à l’écoute
- Participer à des groupes d’entraide sur Facebook
- Proposer à votre sage-femme de vous mettre en lien avec d’autres mamans de la même période. Beaucoup se rencontrent pendant les cours de préparation à la naissance : un petit groupe WhatsApp peut faire toute la différence.
Mais n’oubliez pas : ces échanges doivent vous faire du bien.
Si jamais vous vous sentez jugée, dépassée, ou que ça devient trop… mettez la discussion en sourdine, prenez du recul, ou carrément : quittez-le. L’objectif, c’est que ce soit soutenant, jamais culpabilisant.


Des ressources utiles
BooB BooB, un super podcast sur l’allaitement animé par deux mères : Hélène (pharmacienne) et Cassandre (médecin généraliste). On y trouve des conseils pratiques, des partages d’expériences, des témoignages et même des séances de relaxation !
L’application May, pour demander l’avis d’un pro en allaitement par chat.
May, c'est la référence santé des (futurs) parents. Elle accompagne les mamans et papas depuis la grossesse jusqu’aux premières années de leur enfant. Vous y trouverez des contenus validés par des professionnels de santé (articles, fiches pratiques, podcasts), une messagerie sécurisée pour poser vos questions, ainsi que des outils pratiques pour le suivi de la grossesse et du quotidien avec bébé.
Lors de l’achat d’un tire-lait mains libres MAM Move, 3 mois de chat illimité et 30 min de consultation sont inclus via l’application May.
Douter ne veut pas dire échouer. C’est une façon de prendre soin. De chercher des réponses.
Vous êtes la meilleure maman pour votre bébé.

Le mot de Anna Roy, Sage-femme
FAQ

Les questions sont traitées par Emmanuelle Rey,
sage-femme spécialisée en allaitement.
C’est physiologique pour un bébé de s’endormir après une tétée : rester au sein est rassurant, il est repu et se repose de ses efforts de succion. La durée des tétées (autour de 10 minutes minimum) et le nombre de couches mouillées (au moins 5 par jour) vous donnent des indications pour savoir s’il mange assez.
Ce n’est pas anormal en tous cas, sauf si cela vous pèse (on peut y travailler). Divers facteurs comme l’âge du bébé notamment, le nombre de tétées qu’il a en journée, le fait qu’il dorme près de vous ou non peuvent expliquer en partie qu’il réclame beaucoup la nuit.
Cela correspond à une phase de développement neuro-moteur intense. La première année de vie en compte plusieurs : à 3 semaines, 6 semaines, 3 mois, 6 mois… Bébé est agité, il peut pleurer plus souvent et avoir besoin d’être davantage porté. Le lait maternel change de composition pour s’adapter à ses nouveaux besoins accrus.
Le rythme normal, c’est celui qui convient à votre bébé autant qu’à vous, c’est important. C’est variable selon les duos mais à la naissance on allaite à la demande, au moins 8 fois par 24h. Cela peut commencer par des tétées toutes les 2h-3h puis aller vers un espacement de 3-4h en grandissant.
Réveiller son bébé la nuit pour le nourrir peut vous être demandé ponctuellement par le personnel soignant qui le suit, pour augmenter sa prise de poids quand c’est nécessaire par exemple. Sinon il n’y a pas lieu de le faire, sauf après 5h sans téter les premiers temps.
Sentir bébé bien ou apaisé quand vous pourvoyez à ses besoins est un bon indice pour vous guider. Piochez les astuces qui vous conviennent mais fuyez les discours stressants ou moralisateurs. Vous êtes la meilleure maman pour votre bébé !
