La crainte de ne pas y arriver : beaucoup de mères l’ont eue

« J’aimerais allaiter, mais je ne me suis pas encore vraiment renseignée… Je me dis que j’aurai le temps, même si au fond, je culpabilise un peu. On entend tellement de choses, je préfère ne pas trop y penser pour l’instant. »

Inès, enceinte de 8 mois

« Ma mère me dit souvent qu’elle n’a jamais eu de lait, alors elle pense que ce sera pareil pour moi. Autour de moi, on me dit de ne pas me prendre la tête… Mais au fond, j’aimerais vraiment essayer. »

Juliette, enceinte de 6 mois

« Pendant ma grossesse, je voulais allaiter, mais j’avais peur de perdre ma liberté. Alors je me suis beaucoup renseignée, pour comprendre comment faire à ma façon. Aujourd’hui, j’allaite, je tire souvent mon lait, et j’ai trouvé un rythme qui me ressemble. »

Clara, maman de Gaspard (4 mois)

Comment se préparer à l’allaitement quand on est enceinte ?

Pas besoin de devenir experte. Mais prendre un peu d’avance sur certains sujets, poser des questions dès la grossesse, ça peut vraiment tout changer le moment venu. Voici quelques pistes pour commencer à se préparer, sans pression, mais avec les bons repères.

  • Participer aux cours de préparation à la parentalité Un des cours est dédié à l’allaitement : même si c’est théorique, ça permet de poser vos questions, de prendre des notes, et de repérer ce qui compte pour vous. Et si vous sentez que ce n’est pas suffisant :
  • Vous pouvez déjà prendre contact avec une consultante en lactation IBCLC (International Board Certified Lactation Consultant). L'allaitement c'est son sujet. Parfois, une consultation de 15 minutes est offerte. C’est l’occasion de poser vos premières questions, de vous rassurer… et de créer un lien si vous avez besoin d’un suivi plus tard.

Faites confiance à votre corps, posez vos questions, exprimez vos peurs.

Si vous vous surprenez à penser « Ce sera sûrement de ma faute si ça ne marche pas », c’est le moment de partager cette inquiétude. À une sage-femme, à une amie (qu'elle soit passée par là ou non), à quelqu’un de fiable et non jugeant.

Des ressources claires pour faire le tour du sujet

Plus vous en saurez sur l’allaitement, plus ce sera clair, concret et rassurant.

Comprendre comment ça fonctionne, ce qu’on peut ressentir, à quoi s’attendre, ça permet d’aborder les choses avec plus de confiance, et d’éviter les idées reçues ou les injonctions contradictoires.

Pédagogique, drôle, sans tabou : un bon point d’entrée pour visualiser comment ça se passe, comprendre les bases, et désamorcer les fausses idées.

Un livre très complet et rassurant, écrit par une consultante en lactation IBCLC. Il explique les besoins du bébé et du corps maternel, les différentes façons d’allaiter, et aide à faire ses choix en toute confiance.

L’application n°1 des (futurs) parents. On y trouve des fiches, des podcasts, des masterclass sur l’allaitement, dès le début de grossesse. Et avec l’offre payante : un chat 7j/7 avec des pros de santé pour poser vos questions, à tout moment.

Non : s’informer, ce n’est pas s’angoisser. C’est se donner les moyens d’y aller à fond. Et vous êtes en plein dedans.

Le mot de Anna Roy, Sage-femme

« Avoir peur d’accoucher, d’allaiter, d’être un bon parent, … quoi de plus normal, c’est même utile ! Cela permet de mobiliser des ressources ! Je vous comprends et je n’y ai pas échappé ! La question est… Que faire de cette peur ? S’informer (podcasts, livres, émission de télé, …), prendre conseil auprès de pros de santé (préparation à la naissance), s’interroger sur les choix que l’on fait, discuter avec son ou sa partenaire, etc.Attention si la peur est paralysante, qu’elle vous empêche de manger ou de dormir par exemple, cela nécessite une consultation chez un professionnel de santé. »

FAQ

Les questions sont traitées par Emmanuelle Rey,sage-femme spécialisée en allaitement.

Non, il n’y a rien de particulier à faire avant pour favoriser la réussite d’un allaitement si ce n’est vous renseigner (cours de préparation à la naissance par exemple). Ce qui est utile côté poitrine, c’est d’anticiper l’achat d’une crème à base de lanoline pour prévenir ou guérir d’éventuelles crevasses.

Ça sollicite beaucoup les seins plutôt ! On évite si possible les causes de crevasses ou on traite rapidement le cas échéant. La taille des seins augmente, le réseau veineux se densifie et l’aréole brunit le temps de l’allaitement. La poitrine des femmes se modifie jusqu’à l’âge de 35 ans environ.

Des coussinets, une crème à base de lanoline, des bouts de sein en silicone éventuellement, granules d’homéopathie et sachets de tisane d’allaitement en bonus. Les tire-laits électriques sont disponibles en location sur ordonnance (à la naissance) et les tire-laits nomades à l’achat.

La quantité de lait produite va dépendre d’une stimulation efficace dès la naissance. Mais il arrive parfois que la glande mammaire produise moins. Cela peut être le cas si la mère a des soucis de thyroïde par exemple ou si elle a eu une réduction mammaire ou une pose de prothèses.

À la maternité on pose les premières bases d’un allaitement, qui va parfois fluctuer. Ça ne démarre pas très bien et puis ça s’améliore avec des conseils et du soutien ; ou des difficultés surgissent plus tard et on parvient à les surmonter. C’est une aventure !

Pour aller plus loin